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- COLLECTION PRINTEMPS-ÉTÉ - PERMANENTE 

UN ÉTÉ COMME LES AUTRES

L’astre sacré écrase ses rayons sur ma peau trop fine, il est 16 heures.

Sur le chemin de bitume brûlant je croise un petit âne,  je m’approche il est assez jeune mais les poils souillés de ses narines me dégoutent j’essaie de penser à autre chose. Ses yeux qui me fixent, sont clairs comme l’eau du lavoir près de l’église. j’arrache de l’herbe fraiche, je m’en veux, il n’en a pas besoin, je n’en ai pas besoin, je viens de détruire un éco système sans doute mais je continue. J’aime donner à manger aux animaux j’ai l’impression qu’ils vont m’aimer plus vite de cette manière, cela fait maintenant 40 ans que j’espère.

En repartant je prends une grande inspiration, j’aime l’odeur du fumier, c’est étrange mais elle me réconforte. La vie est si belle quand la nature est partout autour de nous, l’eau salée goutte sur mon corps, je porte mon avant bras à mes lèvres et je lèche le creux formé au niveau de mon coude, je déglutit en fermant les yeux, j’adore ça.

Un homme fort bêche la terre plus loin à grand coup d’outil métallique, il fend le sol de ses bras nus, c’est beau, le soleil se reflète sur la lame et m’éblouit, il s’excuse en me voyant porter mes mains devant mes yeux noisette. Quand je le salue, son visage s’éclaire et laisse apercevoir un sourire calme et édenté.

L’esthétique n’a plus d’importance dès que l’on quitte la capitale, c’est du superflu. 

Encore quelques mètres et j’arriverai à la brocante, un entrepôt beige et rouillé de bord de route où les gens viennent déposer leurs vieilleries que j’aime tant. Devant, des vélos font le queue espérant une réparation qui n’arrivera jamais, il faudra les acheter tel quel.

Tandis que des chaises longues en osier me font de l’oeil, derrière les persiennes moi je rêve d’anciens draps et de beaux rideaux, des teintures abimées, des nappes en dentelle gorgés d’histoires de la campagne, celles qui prennent des nuits entières au coin de la cheminée, celles que l’on se raconte les soirs d’été étendus dans le jardin. Mélange d’odeurs de savon,

de cuisine et de feu de bois…

C’est fermé, je reviendrai demain. 

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